Parmi les critiques faites par les acteurs des courses sur le fonctionnement de France Galop à l’occasion de différentes enquêtes réalisées soit par des associations socioprofessionnelles soit par la Société-mère elle-même, le fait que France Galop soit considérée comme une administration distante, impersonnelle voire peu soucieuse d’être au service de ses membres revient régulièrement et ce ressenti doit nécessairement être pris en compte.
Il serait trop simple de mettre en cause l’engagement ou la compétence des équipes de France Galop. Mon analyse est que les missions de France Galop sont multiples et peuvent induire des contradictions stratégiques importantes.
Ainsi France Galop remplit des missions règlementaires et juridictionnelles essentielles : le Code, les commissaires de courses et d’appel, un rôle disciplinaire nécessaire. France Galop arbitre également, par la publication des calendriers et des programmes de plat et d’obstacle entre les diverses demandes des acteurs des courses ou des animateurs d’hippodromes. Cela suppose de faire acte d’autorité (ce qui n’exclut ni l’écoute, ni la concertation ni la bienveillance).
Parmi les autres missions dévolues à une Société-mère, certaines sont éminemment administratives et réclament rigueur et précision. La gestion des comptes professionnels, le contrôle des licences, la gestion des engagements et forfaits revêtent évidemment un caractère très administratif même si des améliorations peuvent y être apportées.
Enfin, les services de communication, de relations avec les propriétaires, d’animation des hippodromes, de gestion des flux et de l’accueil sur nos hippodromes relèvent d’une philosophie très différente et parfois en opposition directe avec la nécessaire rigueur et parfois rigidité nécessaire dans l’exécution des missions citées précédemment.
Or France Galop est une association dont l’ensemble des propriétaires, des éleveurs, des entraîneurs et des jockeys sont membres sans oublier les animateurs des hippodromes de nos territoires. Or il est difficile de se sentir membre d’une administration. Il est difficile de comprendre au premier chef que France Galop qui impose et sanctionne est aussi là pour servir et veiller au bien-être de ses membres et pour entretenir la passion.
Dans certains pays, le rôle d’autorité administrative et celui de l’animation des hippodromes sont confiés à des autorités différentes. Le modèle britannique est plutôt dans cet esprit. Sans vouloir d’un seul coup révolutionner l’organisation des courses en France (ce qui supposerait de changer des textes règlementaires lourds) il est important, à mon sens, d’ouvrir ce débat afin que, sans nuire à la nécessaire gestion de ces missions régaliennes (Société-mère), France Galop puisse redevenir un club convivial, un lieu d’accueil auquel les acteurs des courses sont fiers et heureux d’appartenir. Ils en deviendront ainsi les meilleurs ambassadeurs et les meilleurs agents de recrutement de nouveaux propriétaires et éleveurs.